Baigné dès son enfance dans une famille de musiciens amateurs, c’est par l’apprentissage des percussions au sein d’un groupe traditionnel breton que son parcours artistique a débuté. Il s’est poursuivi par des cours de jazz et de guitare jusqu’à l’obtention du cycle 1 de musiques actuelles en école de musique et enfin par deux années d’études en musicologie à l’Université de Rennes 2.
Attiré par l’image et pratiquant déjà la photographie de manière amateure, c’est lors d’un service civique en 2018 au sein de l’association rennaise de promotion et diffusion du cinéma documentaire Comptoir du Doc que sa volonté d’entreprendre un apprentissage professionnel de la photographie est née. Il a donc effectué un BTS Photographie au Lycée Beau-Jardin de Saint-Dié des Vosges, obtenu en 2020 et qui lui a permis d’acquérir toutes les bases techniques de la pratique de l’image.
Il a intégré l’année suivante l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles afin de développer davantage son regard et son discours artistique. Il a terminé ces études en juin 2024 et obtenu son master avec félicitations du jury. Il oriente maintenant sa pratique vers une création plastique mêlant des formes variées et utilisant différents médiums tels que le son, la photographie et la vidéo pour développer une œuvre hybride et expérimentale.
Originaire de Saint-Yves Bubry dans le Morbihan et ayant grandi dans une famille fortement impliquée dans la culture traditionnelle bretonne, son travail plastique vient explorer diverses thématiques autour des traditions populaires, de la transmission du savoir et tend à vouloir construire de nouveaux récits et imaginaires.
Musicien, son approche plastique s’articule particulièrement à partir de notions ou de sensations musicales. Son travail s’est développé au cours des dernières années à partir de l’idée de la boucle, de la répétition et de la manière dont cette répétition permet de créer la variation. De manière obsessionnelle, il collecte constamment des images et des sons pour former un fond personnel dans lequel il vient ensuite puiser de la matière afin de la transformer. Dans cet engloutissement de matière, ce sont les images elles-mêmes qui viennent arrêter ce phénomène et qui l’amènent à les regarder autrement. Ces images qui l’arrêtent sont souvent celles qui créent un espace trouble, celles qui, dans la masse, ouvrent notre regard vers un temps différent.
Point de départ de cette réflexion, la série des Insomnies, réalisée au cours des deux dernières années, vient créer un espace-temps suspendu dans la nuit. De cet espace aussi bien calme qu’empli d’un sentiment bouillonnant voire d’angoisse, se dégage un mode de veille sur le monde qu’il cherche toujours à approfondir. Sa pratique est diverse, et c’est l’expérimentation plastique autour de l’image qui l’intéresse particulièrement. Par ces manipulations, il cherche à créer des images sorties de leurs conditions de prise de vue pour y projeter un univers crépusculaire et onirique.
Toujours à partir d’événements ritualisés ou cycliques, comme le coucher de soleil de Sainte-Barbe, ou bien avec son expérience personnelle du Pardon de Saint-Yves dans son village d’origine, il interroge les liens que nous tissons, de façon personnelle et universelle, à notre monde, à nos croyances, et à la manière dont nous cherchons sans cesse à créer de nouvelles histoires.