IN PRINCIPIO…

Exposition inaugurale collective

24 octobre au 19 décembre 2025

In Principio – Au commencement.

Au commencement étaient le feu, les végétaux et les œuvres d'art. Tel est le triptyque que nous avons choisi de présenter pour notre première exposition. Comme point de départ, pour partir vers trois approches photographiques très diverses. Une série de fleurs aux allures pop, une recherche de “l’aura” des œuvres d’art, et un regard enflammé de rites.  

Il est toujours intéressant de se poser la question du début. Où tout commence-t-il? Où commence l’être humain, où commence l’artiste? Ces talents émergents, sortis d’écoles de photographie il y a peu, composent cette exposition, presque tous pour la première fois dans une galerie parisienne. 

Pour sa première exposition, Magma Gallery réunit trois jeunes photographes issus de l’ENSP d’Arles et de Spéos autour d’un triptyque fondateur : le feu, les fleurs et les photos de famille. Entre rites enflammés, exploration de l’habitat paternel et fleurs aux allures pop, l’exposition interroge l’origine, la création et la liberté artistique. Plus qu’une simple ouverture, ce projet marque un nouveau départ, fidèle aux valeurs de partage, de transmission et d’audace du Studio Magma.

Les artistes de l’exposition : Gwénolé Le Gal, Apolline Isnard et Fiona Faivre

« Gwénolé le Gal exacerbe l’intensité de ces évènements en prenant une approche plastique des photos. Sur le triptyque saint Yves, il amplifie le grain numérique en zoomant dans l’image, et en travaillant une impression sur bois avec du vernis. Le feu, et sa chaleur incandescente prennent une dimension écrasante dans cette œuvre, qui est traitée comme un retable d’église. »
— Jules Thin (Directeur artistique de Magma)

Dans la série Bestas, l’artiste prend en photo les célébrations de la saint Jean, où des villageois viennent braver le feu en sautant par dessus. Comme un défi, ils se lancent dans ce dépassement de soi. Ici le sujet religieux est laissé pour une approche plus humaine. Le Gal travaille les photos comme une vue nocturne, terrifiante et envoûtante. Donnant l’image de ces villageois comme pris dans un rite fanatique.

Découvrir le catalogue de Gwénolé Le Gal

Le travail de Studio en photographie est l’approche la plus lucrative du métier de photographe. Le milieu de la mode utilise cet art pour mettre en avant ses vêtements, ses mannequins, ses objets. En prenant comme sujet une fleur, Apolline Isnard décentre l’attention que l’on peut porter aux êtres humains, et se concentre sur des végétaux. Elle leur donne la même attention qu’aux sujets humains, portant son regard sur des pistils et des pétales. 

« Très vite, le noir et blanc s’est imposé. En ôtant la couleur – premier élément auquel on associe la fleur – elle voulait contraindre le regard à dépasser l’évidence. Une fleur, ce n’est pas seulement sa couleur : c’est avant tout une structure, une matière, un dessin naturel fascinant. Le noir et blanc permet de mettre en avant ses formes et ses textures, parfois jusqu’à troubler la perception : est-ce vraiment une fleur, ou une structure abstraite ? Elle aime cette part de déstabilisation, qui amène à regarder autrement. »
Découvrir le catalogue de Apolline Isnard

Fiona Faivre vient s’intéresser à ce phénomène et à la question que Walter Benjamin appelle “l’aura”, “l’ici et maintenant des œuvres d’art”. Dans sa série Une parmi d’autres, dans l’exposition In Principio, elle s’intéresse aux dix reproductions que son père possède chez lui: des Klimt, Modigliani, Vermeer… qu’elle vient photographier en Polaroid. On voit ces œuvres mythiques, entourées d'objets du quotidien dans un cadre familial. Ces œuvres qui ont été reproduites par milliers prennent alors une saveur particulière, celle du souvenir et de l’intime. Le regard de Fiona Faivre sur la vie personnelle de son père est émouvant et personnel. Ici, les œuvres reproduites deviennent uniques, l’aura reprend de la place dans cette série, et l'œil de Faivre vient (re)questionner la place de ces œuvres et reproductions.

Comment donner à voir ces images ? Elle rend visible une image sans valeur, une image qu’on regarde sans voir grâce à des dispositifs participatifs ou immersifs. Fiona cherche à réaliser des protocoles ou dispositifs qui font obstacle à l’image présentée. Par obstacle, il s’agit de réfléchir à un système qui vient perturber le regard dans sa lecture directe à l’image, un moyen de créer une forme de retard à la lisibilité. 

Fiona Faivre approche cette série avec humour, et pose ces questions de manière décalée. Aujourd’hui Klimt existe sur des mugs de cuisine, dans des carnets, des posters, des magnets. Alors dans la cuisine de son père, l'artiste a grandi avec des œuvres inestimables, en les regardant de près tous les jours. Alors sans prétention, l’art est un théâtre où chaque acteur jouerait son propre rôle.

Découvrir le catalogue de Fiona Faivre